Cette fiche informative parle du clonazépam pendant la grossesse et l’allaitement. Ces informations sont basées sur la recherche scientifique disponible. Elles ne remplacent pas les soins médicaux et les conseils de votre professionnelle ou professionnel de la santé.
Qu’est-ce que le clonazépam ?
Le clonazépam est un médicament utilisé pour traiter les crises d’épilepsie, l’anxiété, les crises de panique et l’insomnie (troubles du sommeil). Il appartient à une classe de médicaments appelés benzodiazépines. Aux États-Unis, le clonazépam est vendu sous le nom de marque Klonopin®. Un nom de marque courant au Canada est Rivotril®.
Quand certaines personnes découvrent qu’elles sont enceintes, elles se demandent parfois si elles doivent changer leur médicament ou arrêter leur traitement. Cependant, il est très important de discuter avec votre équipe soignante avant de faire des changements. Votre équipe soignante peut discuter avec vous des avantages du traitement et des risques d’une maladie non traitée pendant la grossesse. Pour plus d’informations sur l’anxiété, vous pouvez consultez la fiche informative (en anglais) de MotherToBaby ici : https://mothertobaby.org/fact-sheets/anxiety-fact/.
Je prends du clonazépam. Est-ce que ça peut diminuer mes chances de tomber enceinte ?
On ne sait pas si le clonazépam peut rendre la conception d’un enfant plus difficile.
Est-ce que le clonazépam augmente le risque de fausse couche ?
Les fausses couches sont fréquentes et peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour de nombreuses raisons différentes. On ne sait pas si le clonazépam peut augmenter le risque de fausse couche. Une étude a montré que les personnes qui prennent plus de 4 mg par jour de clonazépam avaient un risque un peu plus élevé de fausse couche. Comme il existe de nombreuses causes de fausse couche, il est difficile de savoir si c’est le médicament, la condition médicale traitée avec le clonazépam ou d’autres facteurs qui ont causé la fausse couche.
Est-ce que le clonazépam augmente le risque de malformations congénitales ?
Les malformations congénitales (malformations présentes à la naissance du bébé) peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour différentes raisons. Parmi tous les bébés nés chaque année, environ 3 à 5 sur 100 (3-5 %) auront une malformation. C’est ce qu’on appelle le « risque de base ». Il y a peu d’information sur les risques quand la mère prend seulement du clonazépam. Les quelques études à ce sujet n’ont pas trouvé de risque plus grand de malformations chez les personnes prenant uniquement du clonazépam pendant la grossesse. Les risques peuvent être différents si le clonazépam est pris avec d’autres médicaments.
Est-ce que le clonazépam pendant la grossesse augmente le risque d’autres problèmes liés à la grossesse ?
On ne sait pas si le clonazépam peut augmenter le risque d’autres problèmes liés à la grossesse comme un accouchement prématuré (avant la 37e semaine) ou un petit poids à la naissance pour le bébé (moins de 5 livres et 8 onces [2 500 grammes]). Deux études basées sur les dossiers de prescription ont montré que les bébés dont la mère avait reçu du clonazépam pendant la grossesse pourraient naître prématurément ou avec un petit poids à la naissance. Mais les études basées sur les dossiers de prescription ne peuvent pas dire si les personnes ont bien pris le médicament. Il est donc difficile de savoir si les résultats de l’étude sont liés au médicament ou à d’autres facteurs.
Je dois prendre du clonazépam pendant toute ma grossesse. Est-ce que mon bébé aura des symptômes de sevrage après la naissance ?
Prendre du clonazépam pendant la grossesse peut causer des symptômes temporaires chez les bébés peu après la naissance. Ces symptômes sont parfois appelés « sevrage ». Certains bébés exposés au clonazépam en fin de grossesse peuvent avoir des difficultés à respirer, des problèmes avec leur circulation sanguine et une force musculaire diminuée. Certains bébés pourraient devoir rester à l’hôpital quelques jours. Ce ne sont pas tous les bébés exposés au clonazépam qui auront ces symptômes. Il est important que votre équipe soignante sache que vous prenez du clonazépam pour que votre bébé puisse recevoir les soins adaptés si des symptômes apparaissent.
Est-ce que le clonazépam pendant la grossesse peut avoir un effet sur le comportement ou l’apprentissage futur de l’enfant ?
On ne sait pas si le clonazépam augmente le risque de problèmes de comportement ou d’apprentissage chez l’enfant. Une étude sur 314 enfants dont la mère a pris du clonazépam pendant la grossesse a trouvé une augmentation du risque de problèmes intellectuels et de retards de développement. Une étude sur 269 enfants n’a pas trouvé une augmentation de trouble du spectre de l’autisme.
Une étude basée sur les dossiers de prescription n’a pas trouvé d’augmentation des risques de développer un trouble du spectre de l’autisme ou d’avoir un problème de développement intellectuel chez l’enfant quand la mère a pris du clonazépam durant le premier trimestre de grossesse pour traiter les crises d’épilepsie. Cependant, cette étude a trouvé un risque plus élevé de problèmes intellectuels chez les enfants dont la mère avait pris le médicament pour d’autres raisons. Ces études sont basées sur les dossiers de prescription. On ne peut pas vérifier si les personnes ont bien pris le médicament. Il est donc difficile de savoir si les résultats de l’étude sont liés au médicament ou à d’autres facteurs.
Allaitement pendant la prise de clonazépam :
Le clonazépam passe en petites quantités dans le lait maternel. Il peut causer de la somnolence (fatigue importante). Il peut aussi s’accumuler dans le corps du bébé, c’est-à-dire augmenter petit à petit, ce qui peut augmenter le risque de somnolence . D’autres médicaments pourraient être préférables si vous allaitez un nouveau-né ou si votre bébé reçoit uniquement votre lait. Si vous pensez que votre bébé a des symptômes (s’il est très endormi, s’il ne prend pas beaucoup de poids, ou si vous pensez qu’il a des retards dans son développement), contactez la professionnelle ou le professionnel de la santé de l’enfant. Si le bébé est trop endormi, contactez immédiatement une professionnelle ou un professionnel de la santé.
La compagnie qui vend le clonazépam recommande aux personnes qui allaitent de ne pas prendre ce médicament. Cependant, les avantages du clonazépam et les bénéfices de l’allaitement peuvent parfois être plus importants que les risques de ne pas traiter la condition médicale. Votre professionnelle ou professionnel de santé peut vous conseiller sur le meilleur traitement pour vous. N’hésitez pas à parler avec votre équipe soignante de toutes vos questions concernant l’allaitement.
Si une personne de sexe masculin prend du clonazépam, est-ce que cela peut affecter la fertilité ou augmenter le risque de malformations congénitales ?
Il n’y a pas d’études pour savoir si le clonazépam peut avoir un effet sur la fertilité masculine (capacité à rendre une partenaire enceinte) ou augmenter le risque de malformations congénitales au-delà du risque de base. En général, les expositions des pères ou des donneurs de sperme sont peu susceptibles d’augmenter les risques pour une grossesse. Pour plus d’informations, consultez la fiche informative de MotherToBaby sur les expositions paternelles à : https://mothertobaby.org/fact-sheets/paternal-exposures-pregnancy/.
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OTIS/MotherToBaby encourage un langage inclusif et centré sur la personne. Même si notre nom contient encore une référence aux mères, nous mettons à jour nos ressources avec des termes plus inclusifs. Le terme « mère » ou « maternel » fait référence à une personne enceinte. Le terme « père » ou « paternel » fait référence à une personne qui donne du sperme.
