Cette fiche informative parle de la prise de méthylphénidate pendant la grossesse et l’allaitement. Ces informations viennent de la recherche scientifique disponible. Elles ne remplacent pas les soins médicaux et les conseils de votre professionnelle ou professionnel de la santé.
Qu’est-ce que le méthylphénidate ?
Le méthylphénidate est un médicament stimulant utilisé pour traiter le trouble déficitaire de l’attention (TDA), le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et les troubles du sommeil (narcolepsie). Il a aussi été utilisé pour réduire l’appétit. Le méthylphénidate est vendu sous des noms de marque comme Ritalin®, Metadate®, Cotempla® et Concerta®. Un timbre transdermique (sur la peau) appelé Daytrana® est approuvé pour les enfants et les adolescents aux États-Unis.
Quand certaines personnes découvrent qu’elles sont enceintes, elles se demandent parfois si elles doivent changer leur médicament ou arrêter leur traitement. Cependant, il est très important de discuter avec votre équipe soignante avant de faire des changements. Votre équipe soignante peut discuter avec vous des avantages du traitement et des risques d’une condition médicale non traitée pendant la grossesse.
Je prends du méthylphénidate. Est-ce que ça peut diminuer mes chances de tomber enceinte ?
On ne sait pas si le méthylphénidate peut rendre plus difficile le fait de tomber enceinte. Les études sur des animaux avec des doses allant jusqu’à 200 fois la dose maximale donnée aux humains n’ont pas montré d’effets négatifs sur la fertilité (capacité à tomber enceinte).
Est-ce que le méthylphénidate augmente le risque de fausse couche ?
Les fausses couches sont fréquentes et peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour de nombreuses raisons. On ne sait pas si le méthylphénidate augmente ce risque. Une petite étude a trouvé une faible augmentation du risque de fausse couche chez les personnes qui prenaient ce médicament, mais il est difficile de savoir si c’est le médicament, une condition médicale ou d’autres facteurs qui ont causé la fausse couche.
Est-ce que le méthylphénidate augmente le risque de malformations congénitales ?
Toute grossesse commence avec un risque de 3 à 5 % de malformations pour le bébé à la naissance. C’est ce qu’on appelle le « risque de base ». Les études sur environ 2 200 grossesses permettent de penser que le méthylphénidate n’augmente pas le risque de malformations au-delà du risque de base. La plupart des recherches ont rapporté des bébés en bonne santé nés à terme après avoir été exposés au méthylphénidate pendant la grossesse. Une grande étude a trouvé un risque légèrement plus élevé de malformations cardiaques, mais d’autres études n’ont pas trouvé ce lien. Aucune étude n’a été réalisée sur l’utilisation du timbre transdermique pendant la grossesse.
Est-ce que le méthylphénidate pendant la grossesse augmente le risque d’autres problèmes liés à la grossesse ?
Les quelques recherches disponibles ne montrent pas un risque plus élevé d’autres problèmes liés à la grossesse, comme un accouchement prématuré (naissance avant la 37e semaine de grossesse) ou un petit poids à la naissance (moins de 5 livres et 8 onces [2 500 grammes]) lorsque le méthylphénidate est pris comme prescrit pendant la grossesse.
Je dois prendre du méthylphénidate pendant toute ma grossesse. Est-ce que mon bébé aura des symptômes de sevrage après la naissance ?
Prendre du méthylphénidate pendant la grossesse peut causer des symptômes temporaires chez le bébé peu après la naissance. Ces symptômes sont parfois appelés « sevrage ». Cependant, cela n’a pas été observé quand le méthylphénidate est pris tel que prescrit. Ce ne sont pas tous les bébés exposés au méthylphénidate qui auront des symptômes. Il est important que votre équipe soignante sache que vous prenez du méthylphénidate pour que votre bébé puisse recevoir les soins adaptés si des symptômes apparaissent.
Est-ce que prendre le méthylphénidate pendant la grossesse peut avoir un effet le comportement ou l’apprentissage de l’enfant plus tard ?
On ne s’attend pas à ce que le méthylphénidate augmente le risque de problèmes de comportement ou d’apprentissage chez l’enfant. Les quelques études disponibles montrent une croissance normale chez les enfants exposés au méthylphénidate pendant la grossesse et suivis jusqu’à l’âge d’un an. Dans les recherches disponibles, on n’a pas observé d’effet sur le développement neurologique des enfants exposés au méthylphénidate pendant la grossesse.
L’allaitement en prenant du méthylphénidate :
Le méthylphénidate passe dans le lait maternel en petites quantités. Lorsqu’il est pris tel que prescrit, le méthylphénidate ne semble pas causer de problèmes pour les bébés allaités. Il y a 5 cas de bébés exposés au méthylphénidate par le lait maternel dans la recherche scientifique. Les personnes qui les allaitaient prenaient entre 35 et 80 mg par jour de méthylphénidate. Les bébés allaités avaient des poids normaux et des habitudes de sommeil et d’alimentation attendues pour l’âge. Aucune recherche n’a été faite sur l’utilisation du timbre transdermique pendant l’allaitement. N’hésitez pas à parler avec votre équipe soignante de toutes vos questions concernant l’allaitement.
Si une personne de sexe masculin prend du méthylphénidate, est-ce que cela peut affecter la fertilité ou augmenter le risque de malformations ?
Une étude sur 50 participants a montré que les personnes de sexe masculin qui prenaient du méthylphénidate depuis au moins un an avaient une diminution de la motilité (mouvement) des spermatozoïdes. Cela pourrait affecter la fertilité (capacité à rendre une partenaire enceinte). En général, il est peu probable que les expositions des pères ou des donneurs de sperme augmentent les risques pour une grossesse. Pour plus d’informations, consultez la fiche informative de MotherToBaby sur les expositions paternelles à : https://mothertobaby.org/fact-sheets/paternal-exposures-pregnancy/.
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OTIS/MotherToBaby encourage un langage inclusif et centré sur la personne. Même si notre nom contient encore une référence aux mères, nous mettons à jour nos ressources avec des termes plus inclusifs. Le terme « mère » ou « maternel » fait référence à une personne enceinte. Le terme « père » ou « paternel » fait référence à une personne qui donne du sperme.