Cette fiche informative parle de la prise de venlafaxine pendant la grossesse et l’allaitement. Ces informations viennent de la recherche scientifique disponible. Elles ne remplacent pas les soins médicaux et les conseils de votre professionnelle ou professionnel de la santé.
Qu’est-ce que la venlafaxine ?
La venlafaxine est un médicament utilisé pour traiter la dépression, le trouble panique, la phobie sociale et l’anxiété. Elle est également utilisée pour traiter le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), les troubles alimentaires, le trouble bipolaire, la neuropathie diabétique, le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), le stress post-traumatique (SSPT), le trouble dysphorique prémenstruel et les maux de tête (céphalées) de tension. La venlafaxine est vendu sous le nom de marque Effexor®.
Quand certaines personnes découvrent qu’elles sont enceintes, elles se demandent parfois si elles doivent changer leur médicament ou arrêter leur traitement. Cependant, il est très important de discuter avec votre équipe soignante avant de faire des changements. Votre équipe soignante peut discuter avec vous des avantages du traitement et des risques d’une condition médicale non traitée pendant la grossesse.
Certaines personnes peuvent avoir un retour de leurs symptômes (rechute) si elles arrêtent ce médicament. Si vous pensez l’arrêter, votre professionnelle ou professionnel de santé pourrait vous recommander de diminuer petit à petit la dose plutôt que de l’arrêter d’un coup. L’arrêt soudain de ce médicament peut causer des symptômes de sevrage. On ne sait pas si, ni comment, ces symptômes de sevrage peuvent affecter la grossesse.
Je prends de la venlafaxine. Est-ce que ça peut rendre plus difficile de tomber enceinte?
On ne sait pas s’il peut être plus difficile de tomber enceinte pour une personne qui prend de la venlafaxine. Quelques rapports montrent des niveaux plus élevés d’une hormone appelée prolactine dans le sang de certaines personnes qui prennent la venlafaxine. Des niveaux élevés de prolactine peuvent empêcher l’ovulation (partie du cycle menstruel où un ovaire libère un ovule), ce qui pourrait rendre plus difficile le fait de tomber enceinte.
Est-ce que la venlafaxine augmente le risque de fausse couche?
Les fausses couches sont fréquentes et peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour de nombreuses raisons. Une étude a montré que les personnes qui prennent la venlafaxine pourraient avoir un risque plus élevé de fausse couche, mais d’autres études n’ont pas trouvé de lien. La dépression elle-même pourrait augmenter le risque de fausse couche. Il est donc difficile de savoir si c’est le médicament, la condition médicale traitée ou d’autres facteurs qui ont causé la fausse couche.
Est-ce que la venlafaxine augmente le risque de malformations congénitales?
Toute grossesse commence avec un risque de 3 à 5 % de malformations pour le bébé à la naissance. C’est ce qu’on appelle le « risque de base ». Certaines études proposent un risque plus élevé de malformations avec la venlafaxine pendant la grossesse, mais plusieurs autres grandes études n’ont pas trouvé d’augmentation de ce risque. S’il y a un risque plus élevé que le risque de base avec l’utilisation du venlafaxine pendant la grossesse, il est probablement très faible.
Est-ce que la venlafaxine pendant la grossesse augmente le risque d’autres problèmes liés à la grossesse?
Quelques études ont proposé un risque plus élevé d’accouchement prématuré (naissance avant la 37e semaine de grossesse), mais d’autres études n’ont pas trouvé de lien. Quand la dépression n’est pas bien traitée pendant la grossesse, il peut y avoir un risque plus élevé de complications. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la fiche informative sur la dépression à: https://mothertobaby.org/fact-sheets/depression-pregnancy/.
Une étude a montré que les personnes qui prennent de la venlafaxine ont plus de risques d’avoir du diabète gestationnel aussi appelé diabète de grossesse, mais une autre étude n’a pas trouvé de lien. Pour plus d’informations sur le diabète gestationnel, consultez la fiche informative à : https://mothertobaby.org/fact-sheets/diabetes-pregnancy/.
Je dois prendre de la venlafaxine pendant toute ma grossesse. Est-ce que mon bébé aura des symptômes de sevrage après la naissance?
Prendre de la venlafaxine pendant la grossesse peut causer des symptômes temporaires chez le bébé peu après la naissance. Ces symptômes sont parfois appelés « sevrage ». Le bébé peut avoir une agitation, une raideur musculaire, une irritabilité, des changements dans ses habitudes de sommeil, des tremblements, des convulsions, des difficultés à manger ou des problèmes à respirer. Certains bébés pourraient devoir rester à l’hôpital quelques jours. La plupart du temps, ces effets sont légers et disparaissent d’eux-mêmes. Ce ne sont pas tous les bébés exposés à la venlafaxine qui auront ces symptômes. Il est important que votre équipe soignante sache que vous prenez de la venlafaxine pour que votre bébé puisse recevoir les soins adaptés si des symptômes apparaissent.
Est-ce que prendre la venlafaxine pendant la grossesse peut avoir un effet le comportement ou l’apprentissage de l’enfant plus tard ?
On ne sait pas si la venlafaxine augmente les risques de problèmes de comportement ou d’apprentissage chez l’enfant. Une étude n’a trouvé aucune différence dans le quotient intellectuel (QI) ou les problèmes de comportement chez des enfants de 4 ans dont la mère a reçu de la venlafaxine pendant la grossesse comparativement à des enfants dont les mères avaient une dépression non traitée. Une deuxième étude a observé une petite augmentation des risques de trouble du spectre de l’autisme chez les enfants exposés à la venlafaxine pendant la grossesse. Cependant, on ne sait pas si c’est lié au médicament, à la maladie traitée ou à d’autres facteurs.
Allaiter en prenant la venlafaxine:
La venlafaxine passe dans le lait maternel. Des effets secondaires chez les bébés allaités ont parfois été rapportés, comme une grande somnolence, de l’irritabilité, des difficultés à manger ou une prise de poids insuffisante. Si vous pensez que votre bébé présente l’un de ces symptômes, il est important de contacter la professionnelle ou le professionnel de santé de l’enfant. En cas de doute, des prises de sang peuvent être faites.
La compagnie de la venlafaxine recommande aux personnes qui allaitent de ne pas prendre ce médicament. Cependant, les avantages de la venlafaxine et les bénéfices de l’allaitement peuvent être plus importants que les risques de ne pas traiter votre condition médicale. Votre professionnelle ou professionnel de santé peut vous conseiller sur la meilleure option de traitement pour vous. N’hésitez pas à parler avec votre équipe soignante de toutes vos questions concernant l’allaitement.
Si un homme prend de la venlafaxine, est-ce que cela peut affecter la fertilité ou augmenter le risque de malformations?
Il n’y a pas d’études sur les humains qui montrent si la venlafaxine peut affecter la fertilité masculine (capacité à rendre une partenaire enceinte) ou augmenter le risque de malformations congénitales au-delà du risque de base. Quelques rapports ont montré que certains hommes peuvent avoir des niveaux plus élevés de l’hormone prolactine, ce qui pourrait faire baisser la fertilité. En général, il est peu probable que les expositions des pères ou des donneurs de sperme augmentent les risques pour une grossesse.
Pour plus d’informations, consultez la fiche informative de MotherToBaby sur les expositions paternelles à: https://mothertobaby.org/fact-sheets/paternal-exposures-pregnancy/.
Registre national de grossesse pour les médicaments psychiatriques : Il existe un registre de grossesse pour les femmes qui prennent des médicaments psychiatriques, tels que la venlafaxine. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter leur site internet : https://womensmentalhealth.org/research/pregnancyregistry/.
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OTIS/MotherToBaby encourage un langage inclusif et centré sur la personne. Même si notre nom contient encore une référence aux mères, nous mettons à jour nos ressources avec des termes plus inclusifs. Le terme « mère » ou « maternel » fait référence à une personne enceinte. Le terme « père » ou « paternel » fait référence à une personne qui donne du sperme.